Il y a peu, l’observatoire des inégalités annonçait qu’il y avait 5 millions de riches en France. L’article est un bon exemple de la limite des indicateurs et pourrait être travaillé avec des élèves de ST2S. En effet, d’une part l’étude repose en grande partie sur le revenu et, d’autre part, le seuil de richesse a été fixé sans doute avec une certaine partialité, occultant ainsi certains paramètres essentiels (comme le coût de la vie par exemple) qui expliquent pourquoi résumer la richesse à un revenu ne fait pas beaucoup sens. Le résultat obtenu est assez satisfaisant/arrangeant puisque le nombre de riches est égal au nombre de pauvres, opposant ainsi les deux univers. De fait, la vision de la richesse est totalement partielle et biaisée mais cela ne retire rien à l’intérêt du travail qui a été réalisé et dont la finalité était davantage d’interroger sur la notion de richesse (et sur la situation de chacun d’entre nous) que de définir de façon rigoureuse ce qu’est être riche. Pour voir les choses de façon plus globale, un travail sur la richesse tel que celui réalisé par ATD Quart Monde sur la pauvreté aurait été intéressant.
L’approche par le patrimoine en revanche est sans doute plus pertinente pour plusieurs raisons :
– du point de vue de la méritocratie : si on considère que la rémunération est relative à l’effort consenti, alors on peut admettre qu’il est “normal” que certaines personnes gagnent davantage que d’autres. En revanche, est il acceptable que certains héritent de fortunes et n’aient besoin de faire aucun effort pour avoir une vie facile. Se pose alors la question sensible de la légitimité de l’héritage ;
– la différence de salaires entre le SMIC et un haut revenu est bien moins importante que la différence qui existe entre les patrimoines, ce qui confirme que la problématique se situe davantage sur ce que l’on possède plutôt que sur ce que l’on gagne.
Cette approche par le patrimoine est explorée par Charlie Hebdo dans cet article
Afin de rendre le monde un peu plus juste, la solution serait donc sans doute d’imposer davantage le patrimoine, soit directement, soit dans le cadre de l’héritage. Mais l’exercice n’est définitivement pas facile quand bien même cela permettrait de lutter fortement contre les inégalités. Pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez lire Alternatives Economiques à ce sujet.
